La Luciole, Scène de Musiques Actuelles labellisée par le Ministère de la Culture, développe des missions de diffusion, d’accompagnement, mais aussi d’action culturelle, en multipliant les projets permettant de toucher le public le plus largement possible. Cela se traduit entre autres par la mise en place d’actions envers les publics dits « empêchés », et notamment dans le secteur médico-social.

Des partenariats ont déjà été noués entre La Luciole et le Centre Hospitalier Intercommunal Alençon-Mamers, avec des retours positifs, d’où le souhait de poursuivre la dynamique, en allant plus loin dans les apports, et en développant les liens avec d’autres structures du territoire qui reçoivent les mêmes publics autour de la petite enfance.

Suite à des échanges avec le personnel hospitalier (plus précisément les services de pédiatrie, maternité et néonatalogie) et le personnel du Centre Maternel Départemental, la volonté est de proposer un projet autour de la musique, qui puisse avoir un impact aussi bien auprès des soignants que des patients, et leur entourage, l’objectif étant toujours de sensibiliser un public le plus large possible.  

Le projet se déroule de septembre 2020 à juillet 2021 avec une proposition régulière d’interventions mensuelles sous forme d’ateliers parents-enfants au Centre Maternel Départemental en matinée (autour de la musique, du chant, de l’écriture, du slam), suivis de déambulations musicales dans les services de pédiatrie, maternité et néonatalogie du Centre Hospitalier Intercommunal Alençon-Mamers. Ces 10 interventions sont assurées par deux artistes normandes, Séverine Lebrun, musicienne et formatrice, et Nadège Queuniet, musicienne.

Ces séances, en fil rouge du projet, sont ponctuées par des temps de formation (2 cycles de 4 journées), assurés par Séverine Lebrun (intervenante présente sur toutes les étapes du projet), pour le personnel médico-social. Le fait de solliciter la même artiste pour la déambulation et la formation apparaît cohérent quant aux retours sur expérience et échanges sur la pratique. 

Un cycle de formation a déjà été mis en place avec une dizaine de soignants du Service Pédiatrie de l’Hôpital, afin de s’interroger sur le lien entre la musique et le patient, sur l’intérêt de la musique dans le soin. La sensibilisation auprès du personnel était clairement attendue au sein du service pédiatrique et la volonté est désormais d’approfondir les acquisitions. Un second cycle de 4 jours sera donc proposé au personnel soignant du Service Pédiatrie ayant déjà participé. Et le 1er cycle sera à nouveau présenté, cette fois à des membres des Services de Maternité et Néonatalogie de l’Hôpital, mais aussi du Centre Maternel Départemental, toujours dans l’objectif de permettre la rencontre entre professionnels et l’échange de pratiques.

En complément de ces différentes actions, une conférence est organisée à La Luciole le mardi 20 avril 2021, dans l’idée d’ouvrir le débat auprès d’un public large et valoriser le dispositif Culture-Santé. De façon interactive avec le public, Séverine Lebrun et Nadège Queuniet témoigneront de leurs parcours et leurs expériences, autour de la thématique des émotions. Ce temps permettra aussi, à travers la découverte de La Luciole pour certains d’accueillir du personnel soignant d’autres structures n’ayant pas participé au projet, mais aussi des étudiants, et toute personne sensible à la thématique.

Enfin pour clore ce cycle, une dernière séance de déambulation musicale sera mise en place autour de la Fête de la Musique, afin de permettre à tous de vivre aussi cette fête culturelle.

Des objectifs communs sont partagés par les partenaires :

• Favoriser la présence de la musique (vivante ou enregistrée) dans les services.
• Développer la communication et l’échange entre les personnels et les personnes prises en charge.
• Développer un projet mettant en lien la musique et le médico-social, et plus largement créer du lien et du maillage territorial entre institutions hospitalière, sociale et culturelle d’un même territoire.
• Favoriser la rencontre entre professionnels de différentes structures qui côtoient les mêmes publics, et ainsi créer du lien en allant au-delà des représentations que les uns peuvent avoir des autres.
• Découvrir des univers musicaux, à travers des déambulations, des ateliers d’initiation, des temps de transmission et d’échange.
• Proposer des temps de transmission et de sensibilisation à la musique pour le personnel soignant, comme levier lors de soins.

La musique est présentée comme un langage, comme un lien qui éveille et qui tisse les émotions entre les personnes. Au-delà du langage, et du sens, les sons invitent au partage et au faire ensemble. Que ce soit la musique qui nous identifie, ou celle qui nous fait découvrir l’autre, son langage universel permet de toucher au-delà des murs.

Les ateliers de pratique vocale, d’expression entre les parents et les enfants, puis les déambulations musicales, au chevet de ceux qui le souhaitent, permettent de diffuser une palette sonore dans les services. Nous savons que les temps au chevet, des plus jeunes comme des plus grands, sont l’occasion d’une rencontre en musique. Jouer un morceau déjà prévu, et idéalement un morceau demandé par les bénéficiaires.

Les différents temps proposés sont des leviers de sensibilisation pour faire en sorte que les personnes fréquentant à un moment de leur parcours les structures impliquées dans le projet puissent avoir accès à la culture telle qu’elle se pratique de façon universelle.

L’accès à la culture pour tous est un enjeu majeur, d’où l’importance pour nous d’encourager et de développer ce type de projets et de partenariats.

L’accès à la culture constitue un formidable vecteur d’émancipation et d’autonomie, et la pratique d’une activité artistique ou culturelle est aussi créatrice de lien social.